Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Août 2025

Après un premier et dernier baiser, l'heure des adieux semble venue entre Shut Hell, qui sent son corps s'affaiblir, et Yurul qui, dans son optique de faire du Gyonkuondô le prochain trésor national des Mongols, a promis à son frère l'ambitieux prince Torui de revenir avec la tête de la vengeresse tangoute. Le volume précédent nous laissait alors sur l'image marquante du jeune garçon repartant vers le camp mongol avec, entre ses bras, une caisse contenant la deuxième moitié du Gyokuondô ainsi qu'une tête d'où s'échappe la longue chevelure de Shut Hell... Cependant, notre héroïne est-elle bel et bien morte ? Malgré tout, quel sort Torui compte-t-il réserver non seulement à Yurul, mais aussi aux Tangoutes encore en vie ? Depuis la cage où elle est enfermée avec les écritures tangoutes, que fera Veronika, elle-même toujours pétrie de son désir de vengeance envers l'Occident ? Quant à Harabal et à la petite Mélumi qui ont uni leurs forces pour se venger de Torui et des Mongols, atteindront-ils leur but ? Enfin, quel rôle pourra désormais jouer Sudô, et a-t-il encore la moindre chance de retrouver vivante sa chère Suzuki dans notre présent ?

C'est un vaste programme que Yu Ito a à conclure avec ce quatorzième et dernier volume de Shut Hell. Et que l'on se rassure: la mangaka y parvient parfaitement. Et si l'on va éviter d'en dire beaucoup plus sur le déroulement de cet ultime opus puisqu'il comporte son lot de retournements de situation (et cela dès les premières pages), de surprises et d'affrontements devant inévitablement mener à certains morts, on peut au moins souligner la verve avec laquelle l'autrice dirige son récit jusqu'au bout, sans faillir dans son rendu graphique assez épique quand l'action prend ses droits, en offrant certaines disparitions marquantes et des bouleversements assez forts jusqu'au bout en n'enjolivant rien (difficile, entre autres, de ne pas avoir un peu pitié de Mélumi et surtout de Veronika...), et en faisant preuve de beaucoup de malice pour ne pas véritablement trahir ce que l'Histoire à retenu des événements de cette époque.

Au coeur de tout ceci, enfin, Ito s'applique comme il se doit à mettre en lumière jusqu'au bout son sujet-phare autour de l'importance de l'écriture, qu'il convient bien sûr de préserver, de protéger et de comprendre, mais qu'il est également essentiel d'enseigner, comme ce sera très bien fait ici avec le cas symbolique de Gaji. Mieux encore, la mangaka fait ressortir mieux que jamais, dans sa dernière ligne droite, le fait qu'en plus d'être les témoins de leur époque, les écrits peuvent aussi véhiculer les émotions et sentiments des gens qui les ont transmis, Shut Hell et Yurul en étant évidemment le plus fort exemple.

Aussi épique dans ses derniers affrontements que malin dans son exploitation de l'Histoire et fort dans la mise en valeur de ses sujets phares, ce dernier tome de Shut Hell voit alors Yu Ito conclure son oeuvre sans faillir. 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
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