Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 20 Août 2025
Après diverses difficultés, Umiko est arrivée au bout de son premier projet de film, et peut alors, à l'instar de Kai ou encore de Sora, le soumettre à la prochaine itération du concours PFF qui vise à faire émerger de nouveaux talents dans le cinéma indépendant. Pour chacun des participants, ce concours pourrait marquer un basculement en cas de bon accueil voire de prix, mais nous n'en dirons volontairement pas beaucoup plus sur els résultats de celui-ci, si ce n'est qu'ils risquent de marquer une nouvelle étape essentielle pour nos héros.
Dans le même temps, tandis qu'Umiko réfléchit déjà à son projet suivant dont elle aimerait que Kai soit le héros, la nouvelle année universitaire s'installe: la soixantenaire voit arriver son deuxième printemps sur les bancs de l'université, et entame ainsi la troisième année du cursus tandis que Kai entre dans sa dernière année. Bien sûr, cela lui fait prendre conscience que, décidément, le temps passe vite. Et à l'heure où ses camarades de fac, bien plus jeunes qu'elle, doivent songer à commencer à chercher un emploi, pour elle les perspectives sont bien différentes et la poussent à s'interroger de plus belle sur ce qui l'attend après le concours et la fac, et sur le sens qu'elle souhaite donner à ses réalisations.
Dans cette optique, c'est alors aussi le sens du cinéma (et de manière plus générale de l'acte créateur) qui est questionné, notamment à partir de certaines paroles très intéressantes du professeur Suô. Pourquoi ce besoin de filmer ? Quelle image de soi-même ou d'autres personnes et choses y renvoyer ? Que peut-on rechercher dans le cinéma, non seulement en tant que réalisateur mais aussi en tant qu'acteur et en tant que spectateur ? Mine de rien, de façon certes rapide mais avec suffisamment de pistes, John Tarachine interroge chacun de ces aspects. Et si elle s'en sort de façon si immersive, crédible et efficace là-dessus malgré la rapidité du récit, c'est sans doute parce qu'il est passionnant et essentiel de voir la manière dont Umiko puise dans les réflexions, remarques et conseils de ses proches pour s'en nourrir, que ce soit Kai, Sora, Takashina, Yamaguchi, le professeur Suô, ou même ce que son défunt mari pouvait lui dire.
Toujours aussi soignée dans son propos et, bien sûr, appuyée par quelques nouvelles métaphores océaniques, la lecture d'Ocean Rush reste alors un vrai petit régal dans son genre. Certes, les choses défilent vite dans la série de John Tarachine, cependant la mangaka ne s'égare pas et retranscrit toujours avec clarté et logique l'essentiel de ses développements.