Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 19 Août 2025
Que ce soit en classe, en cours de sport ou à l'extérieur, en devant composer avec Manda et ses sortilèges ou avec Satsuki qui colle un peu trop Kirio à leurs yeux, ou même dans une situation critique où Aimi malade doit rester chez elle, nos deux héroïnes ne manquent aucune occasion de gagatiser ensemble sur leur amour secret pour leur camarade de classe ! Et c'est ainsi qu'elles enchaînent, une nouvelle fois, les phases de pure passion pour Kirio, une passion digne d'otakus un peu extrêmes mais pas méchantes pour un sou. Admirer et s'arracher une fleur qui aurait poussé après que Kirio a éternué dessus, tenter de faire bonne impression en course après avoir pronostiqué le temps de leur bien-aimé, ou encore enlacer la première le bureau du jeune garçon, sont quelques-unes des frasques que les deux adolescentes font ici, sans oublier tous les moments où elles partent dans des discussions aussi passionnées que loufoques sur leur crush. Et derrière le côté comique de chacune des scènes qu'elles nous réservent, on se plaît surtout à les observer avec une certaine tendresse, tant elles passent par toutes les émotions possibles en un rien de temps (surtout Aimi, avec quelques visages toujours aussi dignes de mèmes) et ont quelque chose de touchant dans le soutien qu'elles s'apportent, elles les deux filles à la fois copines et rivales, liées par des sentiments et par un manque de confiance similaires.
Qui plus est, au fil de ce troisième volume, Chikyû no Osakana Pon-chan parvient à appuyer un peu plus la place des personnages secondaires, dont on continue aussi d'entrevoir le fond et les possibles sentiments. On pense bien sûr, en premier lieu, à Momose et à Satsuki, qui continuent doucement de se révéler dans ce qu'ils peuvent ressentir, tandis que la mangaka entretient à demi-mot un flou sur l'identité exacte de la personne vers qui va leur amour (les indices sont là pour nous le laisser deviner, mais rien n'est affirmé clairement à ce stade). Mais il ne faudrait pas oublier la nouvelle venue de ce tome à savoir Seira Tashiro, élève en première année, manageuse au club de football et, surtout, otaku invétérée qui se prend elle aussi d'une soudaine passion dévorante... mais envers nos deux héroïnes dont elle admire l'amour débordant pour Kirio ! Mine de rien, cette nouvelle tête va déjà amener une dynamique supplémentaire dans le récit.
Bien que la formule ne change pas et qu'il n'y ait rien de vraiment nouveau dans ce que l'on peut comprendre des sentiments et petits secrets des personnages, ce troisième volume reste alors très efficace dans son style, notamment car la mangaka joue bien sur ses protagonistes, amène soigneusement ses situations, et joue toujours avec impact sur la part de tendresse ou de tristesse que peut cacher son humour. Et une nouvelle fois, alors que nos héroïnes peuvent vivre comme une vraie petite victoire le fait de réussir à faire sourire Kirio, les dernières pages viennent nous rappeler avec fracas pourquoi il peine tant à sourire et quel mal-être l'habite.