Evènemen Les WCS 2025 de Yu-Gi-Oh! JCJ : Rencontre avec Pierre Ghislandi de Konami et le vidéaste Doc Seven
C’était une première dans la belle histoire de la saga Yu-Gi-Oh! De manière inédite, les championnats du monde de cette année, dits les Yu-Gi-Oh! World Championship 2025 ou WCS, ont été accueillis au cœur de la capitale française. Un événement célébré en grande pompe à la Maison de la Mutualité, tandis qu’une exposition plaçant le jeu Yu-Gi-Oh ! JEU DE CARTES À JOUER sous le prisme de l’art a accueilli les Duellistes et curieux au Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Yu-Gi-Oh! JCJ est une belle histoire qui dure depuis 1999 au Japon via l’Original Card Game (OCG), et depuis 2002 en France. Une histoire qui, à la rédaction de manga news, ne nous laisse pas insensibles. Inconditionnels de l’œuvre de Kazuki Takahashi, de ses adaptations animées et du jeu de cartes, nous avons eu l’immense privilège de la part de KONAMI d’assister à ces championnats mondiaux et de rencontrer certaines personnalités françaises présentes sur place.
Dans cette première entrevue, voici nos échanges avec Pierre Ghislandi, Senior European Digital Strategist chez KONAMI, et Doc Seven, vidéaste et créateur de contenu qui se dédie au Yu-Gi-Oh! JCJ via sa chaîne Le Labo.

Comment se sont organisés les Yu-Gi-Oh! World Championship 2025 en France ? Quelle fut votre implication dans ces préparatifs ?
Pierre Ghislandi : C’est la première fois depuis 22 ans que les WCS sont organisés en France. C’était un choix délibéré. Généralement, le lieu d’accueil tourne entre le Japon, les États-Unis et l’Europe, mis à part certaines années spécifiques, dont celles du Covid, qui ont entraîné certains changements de planning. L’idée est d’alterner entre les territoires. Des villes comme Amsterdam, Berlin et à Remini, en Italie ont déjà reçu le tournoi. Il paraissait étrange que la France n’ait jamais été un pays d’accueil, mais c’est quelque chose que nous avons finalement réussi à organiser.
Pour nous, c’était l’occasion de mettre en avant tout ce qui fait la beauté du pays : la culture, l’art, l’histoire… C’est quelque chose qui se remarque tant par le lieu qui accueille le tournoi, la Maison de la Mutualité, que par ce qui est organisé autour, dont l’exposition au Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Doc Seven : J’ai la chance de pouvoir travailler avec KONAMI depuis de nombreuses années. Ils me renouvellent à chaque fois leur confiance, et j’ai ainsi pu couvrir différents WCS. Ma présence aux championnats de 2025 est une suite logique, d’autant plus que le tournoi se déroule cette fois en France.
Je sens une réelle différence avec les précédentes éditions en termes d’implication du territoire. Il y a toujours un effort fait par les pays qui accueillent l’événement, mais on sent que la France est vraiment dedans. Ça se ressent par les cartes promotionnelles et tapis de jeu produits, les lieux choisis... C’est une implication super intéressante qui me plaît énormément.
On pense forcément à une fameuse carte d’Exodia l’Interdit proposée dans les booster Yu-Gi-Oh ! World Championship 2025 Limited Pack…
Pierre Ghislandi : Effectivement, Exodia l’Interdit est inclus en deux versions : l’une avec un tampon transparent, et l’autre avec un tampon bleu, blanc, rouge. Il faudra creuser un peu pour obtenir cette deuxième version, mais elle propose un très beau rendu.

La boutique publique des WCS 2025 accueillait de nombreux produits dérivés à l'effigie de la compétition
Aujourd’hui, le jeu de cartes Yu-Gi-Oh! JCJ est jugé comme complexe, notamment pour ses règles qui ont beaucoup évolué depuis son lancement. Est-ce quelque chose dont KONAMI a conscience et cherche à valoriser ? Est-ce un aspect que vous constatez aussi ?
Pierre Ghislandi : Je pense qu’il est essentiel que le jeu soit à un tel niveau aujourd’hui, car c’est aussi ce qui fait son attrait. Si le jeu compte tant de Duellistes, c’est parce que ces derniers cherchent un jeu de cartes compétitif où il est possible de monter haut dans les tours. Mais il est aussi possible de faire des parties plus simples via des formats « old school ». L’idée est de pouvoir offrir le jeu ultime, dans toute sa complexité et toute sa splendeur. Aujourd’hui, nous avons des champions qui sont de vrais génies.
Bien sûr, nous avons conscience de cette complexité qui peut faire peur. Pour y pallier, nous proposons les jeux digitaux. Le premier, Yu-Gi-Oh! DUEL LINKS, propose un jeu plus simple et accessible tout en étant orienté vers l’anime. Le mode RUSH DUEL y est implanté depuis maintenant deux ans et amène une approche beaucoup plus simple qui ne demande pas à être un expert pour vraiment pouvoir se lancer. Puis, il y a Yu-Gi-Oh! MASTER DUEL, un jeu digital qui se rapproche davantage de l’OCG et du JCJ tels qu’ils existent. Mais le titre oriente beaucoup plus le Duelliste dans les mécaniques de jeu, c’est un support qui permet de comprendre davantage sa profondeur. Il existe donc des paliers, des manières de débuter simplement, pour ensuite monter les échelons.
Doc Seven : J’ai un rapport un peu particulier avec Yu-Gi-Oh! JCJ. Je ne suis pas un joueur, mais un collectionneur. Le niveau de jeu me parle un peu moins, mais je peux constater qu’il offre constamment de nouvelles choses et de nouvelles mécaniques. Chaque année, nous n’avons pas simplement de nouvelles cartes, mais bien un jeu qui se modifie de plus en plus. Je pense que les Duellistes adorent ça, ils aiment s’adapter à chaque fois.
Un peu plus tôt, nous parlions avec les joueurs français. Quand on leur demande leur manière de s’entraîner, il ne s’agit pas simplement de disputer des parties. Ils établissent des statistiques et des probabilités, réfléchissent aux cartes à utiliser selon les situations… Comme Pierre le disait, c’est essentiel que le jeu ait différentes strates et portes d’entrée afin de créer une vraie compétition. Les jeux digitaux sont un très bon premier pas.
Le jeu Yu-Gi-Oh! JCJ s’étend en effet aux jeux digitaux Yu-Gi-Oh! DUEL LINKS et Yu-Gi-Oh! MASTER DUEL, disponibles gratuitement sur de nombreuses plateformes. Chez KONAMI, est-ce que cela implique un travail de communication et de marketing particulier par rapport au jeu physique ?
Pierre Ghislandi : D’un point de vue marketing, on essaie d’intégrer les supports les uns avec les autres. On connaît les forces des jeux digitaux capables de recruter de nouveaux Duellistes, chose qu’on constate encore aujourd’hui. Bien que Yu-Gi-Oh! DUEL LINKS ait plus de 8 ans et Yu-Gi-Oh! MASTER DUEL plus de 3 ans, de nouveaux Duellistes continuent de découvrir Yu-Gi-Oh! par le prisme du numérique. Quand on communique chez KONAMI, on sait que le JCJ aura une influence positive sur les jeux digitaux, et vice versa. On ne dit pas que tout est mélangé, mais on essaie d’associer les éléments pour avoir une vision globale.
Doc, as-tu une préférence sur ces différents supports ?
Doc Seven : C’est difficile de parler de préférence. C’est bien qu’il y ait une offre très large, mais on reste finalement sur le même jeu et sur la même passion. Tout dépend du temps que chacun a à consacrer à Yu-Gi-Oh! et des conditions possibles. Être seul dans son lit, c’est différent de se réunir entre copains pour jouer. Ça dépend aussi de ce à quoi on a envie de jouer. Pour ma part, je suis plus à l’aise sur Yu-Gi-Oh! MASTER DUEL, car c’est le format que je connais le mieux. Mais ça ne m’empêche pas d’apprécier Yu-Gi-Oh! DUEL LINKS. Le RUSH DUEL est d’ailleurs une très bonne porte d’entrée pour les novices, car le mode rappelle les séries animées.

Un aperçu de l'exposition qui s'est tenue au Musée Carnavalet - Histoire de Paris
© Konami Digital Entertainment
Quels conseils donneriez-vous à un Duelliste en herbe qui aimerait se lancer dans le jeu Yu-Gi-Oh! JCJ, mais qui n’ose peut-être pas faire le premier pas ?
Pierre Ghislandi : Aller en magasin, tout simplement. Il faut évidemment trouver des boutiques où gravitent de bonnes communautés. Beaucoup de Duellistes d’aujourd’hui se sont d’abord rendus en points de vente sans forcément attendre quoi que ce soit, puis ont été accueillis par des communautés qui leur ont fait découvrir le jeu, qui les ont aidés à progresser… Il y a une certaine bienveillance au sein de la communauté, ce qui contribue au succès du jeu. Ce sont des lieux où des gens sont là pour aider les novices.
Doc Seven : Pierre a très bien résumé la situation. Par exemple, le Championnat de France réunit plus de 2000 joueurs. Beaucoup n’y vont pas avec la prétention de pouvoir gagner, mais juste passer du bon temps. Les WCS représentent un cadre très spécifique qui réunit les meilleurs Duellistes du monde. Mais, pour la grande majorité, ce sont simplement des gens qui adorent le jeu et qui ont franchi le seuil de leur boutique pour s’amuser entre amis. C’est vraiment la meilleure porte d’entrée possible. Il est aussi possible de trouver des communautés en ligne, sur les réseaux sociaux notamment. De toute façon, Yu-Gi-Oh! JCJ est un jeu communautaire.
Pierre Ghislandi : Il ne faut pas se mentir, un bon démarrage passe aussi par les vidéos des créateurs de contenu tels que Doc Seven. Aujourd’hui, il y a plus de 8 ans de librairie de vidéos dont certains sujets sont toujours d’actualité. Pas forcément en ce qui concerne la méta en tant que telle, mais plutôt sur l’histoire du jeu, les focus sur des decks spécifiques, les openings de boosters… Il y a un contenu presque infini qui permet de se documenter sur Yu-Gi-Oh! JCJ sur des années.
Yu-Gi-Oh! est une licence qui s’est développée par des médias très différents. La saga est partie du manga du regretté Kazuki Takahashi, puis a évolué vers les anime et le jeu de cartes. Même si les formats sont différents, pensez-vous, chez KONAMI, que des synergies seront possibles à l’avenir ?
Pierre Ghislandi : Je ne saurais pas dire aujourd’hui ce qu’il en sera à ce sujet. Je n’ai vraiment aucune vision, je préfère donc ne pas faire de plans sur la comète.
Avez-vous un mot de la fin par rapport aux WCS ?
Pierre Ghislandi : Comme le disait Doc Seven, il y a dans ces WCS 2025 une effervescence qu’on note assez rarement dans les autres événements auxquels nous participons. Elle est due au fait que le tournoi se tienne en France, en plein cœur de Paris, que des produits exclusifs sont disponibles dans toutes les boutiques OTS, qu’une exposition a lieu au Musée Carnavalet – Histoire de Paris, qu’on trouve des affichages publicitaires dans les rues… Beaucoup de festivités se sont mises en place, et voir toute cette positivité autour de Yu-Gi-Oh! est quelque chose de vraiment plaisant.
Doc Seven : Je n’ai rien à rajouter, c’est génial. De mon côté, en tant que créateur de contenu, j’essaie de capturer cet événement un maximum pour en faire profiter, via mes vidéos, celles et ceux qui ne peuvent malheureusement pas venir.
Remerciements à Audrey Werner de Reset PR et à Will Lawes de KONAMI pour l'organisation de la rencontre, ainsi qu'à Pierre Ghislandi de KONAMI et Doc Seven pour leur accueille et leur disponibilité.