Yokohama Station Fable

Yokohama Station Fable est l’équivalent du manga Blame mais en plus contemporain comme univers et avec une échelle moins infinie, malgré ce que raconte l’un des personnages de l’auteur, on n’est pas vraiment dans une échelle « mythologique », ni dans l’espace ni le temps, au mieux c’est plutôt intergénérationnelle et nationale, vu qu’on se limite à une mégastructure qui copie/colle des parties d’une gare et de quelques bâtiment de l’ancienne ville de Yokohama à l’infinie sur l’île centrale du Japon, qui l’a entièrement recouverte en 200 ans (les gens ont même encore des souvenirs de la guerre qui a précédé la gare donc c'est dire que c'est pas aussi mythologique que Blame). Donc on n’est pas sur du Blame dont la ville a dépassé et engloutie le système solaire après des milliers d’années d'ères oubliées, mais bon ça suit le même principe.

Même s'il y'a d'autres enjeux, le résultat narratif général du manga est aussi globalement celui de Blame mais en beaucoup plus compréhensible et on suit aussi l’histoire de la mégastructure à travers le voyage d’un héros du même genre bien que plus loquace et plus pacifique, ainsi on ressort du manga en ayant compris globalement le scénario même si on se posera tout de même des questions sur sa fin, ce qui n’est pas le cas de Blame si on analyse bien l’histoire et ce qui tourne autour, car Blame à 3 interprétations possibles avec plein de questions alors qu’ici c’est seulement une avec quelques questions.

Comme dans Blame il y’à un peu de sous-entendus liés à la narration environnementale comme le fait que le héros soit très fort par rapport aux habitants de la gare qui ont une constitution faible à cause du fait de vivre enfermés toute leur vie dans un bâtiment fermé, ainsi que d’autres choses (par exemple comme le héros et son peuple vivent à l’extérieur on a des japonais bronzés alors que les intragariens qui ne vivent qu’en intérieurs sont full blancs), on peut regretter que la plupart des informations ne soient pas utilisées à fond comme le fait qu’ils aient un système immunitaire faible comme cela nous ait présenté au début du manga car cela pose des questions sur leur survie après l’arrivée du héros, ainsi que d’autres questions car les intragariens font du marché noir à l’extérieur, puis il y’a les questions de l’après histoire, si vous avez lu de quoi sont morts les amérindiens entre les 14-17^ème siècles vous vous posez des questions sur la survie improbable des intragariens qui nous ait présentée indirectement dès le ch1.

Dans Blame il y’a tout un truc autour des thèmes architecturaux, ici c’est un peu le cas mais malheureusement ce n’est pas sublimé, ça se comporte juste comme un décors lambda, donc si vous cherchez de la beauté architecturale ce n’est pas ici que vous en trouverez, le dessinateur n’a fait que dessiner une version infinie des gares et quartiers d’affaires japonais, ce qui est l’équivalent propre du quartier de la Défense et des parties modernes des métros français, il n’y a donc rien de bien excitant à retenir.

L’histoire marche bien globalement même s’il y’a des incohérences parfois ou des trucs qui débarquent de nulle part dont on ne comprend rien et on ne comprendra rien avec le héros qui s’exclame comme nous… et on sent que le roman dont il est tiré avait beaucoup plus d’informations, l’adaptation aurait méritée de couper encore plus de choses car certains arcs ne servent pas à grand-chose voire à rien du fait du manque ou de l'absence de connections, à part à la limite donner du lore mais qui ne nous sert pas à grand-chose pour l’histoire principale, comme le fait de suivre un deuxième androïde ou de suivre un personnage de l’une des factions extérieures qui finira par prendre une certaine importance à la fin épilogue mais vu qu’on n’aura jamais un nouveau cycle à cette histoire sur l’après ça n’a pas d’importance, on aurait pu juste garder l’épilogue tel quel et mettre plus de scénario sur le voyage du héros que ça n’aurait rien changé. A moins que le roman parle de l’après gare et que ça ait une logique avec le manga qui fait écho au roman ? Les éditeurs nous importent des trucs partiellement c’est dur de savoir, ça pourrait avoir un sens dans son écosystème de franchise, comme les romans, films et mangas Crusher Joe.

La fin est assez compréhensible mais étrangement la compréhension s’estompe plus on se rapproche de la fin, la plupart des questions que je me suis posé étaient à la fin, il y’a aussi une certaine forme de fin ouverte mais le roman s'étant arrêté en 2018 et étant en 2025 je ne pense pas qu'on aura un nouveau cycle.

Il y’a quelques erreurs de relecture et peut être de traduction vu certains passages peu clairs, c’est dommage, surtout quant on a été 4 à y travailler d’après les crédits. Mais bon ça n’endommage pas trop le gros de la compréhension.

Conclusion. Je pense que ça se lit mieux après avoir lu le manga Blame et qu’on veut continuer dans le genre voyage dans une mégastructure perdue. Cependant comme c’est plus simple c’est peut-être mieux aussi comme introduction au genre.

Niveau public on n’est pas dans du jeunesse mais ce n’est pas non plus super dark et mature mais s’il y’a quelques idées qui pourraient l’être ce n’est pas accompagné de violence qui va avec, c’est un peu comme lire les faits divers, donc on serait dans un genre Jeunes Adultes je dirais.