Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 11 Septembre 2025
Suite à un terrible drame, Maeda revient dans sa contrée natale d’Osaka. Son père, percuté par un camion, est hospitalisé… mais pourtant en grande forme ! Yôkô, le petit frère de Taison, a pris de l’assurance et reste évasif sur le sort de son père auprès de son entourage, si bien que le lycée Kyokutô se pense désormais lavé de tout respect envers le « défunt », et peut désormais prendre les Maeda en grippe. Tatsuyoshi veut en profiter pour régler ses comptes avec Taison uniquement, mais c’est sans compter le retour de Kawashima, élève incarcéré à la force inimaginable, qui met l’actuel chef du lycée en déroute et en vient à prendre sa place. Quand il s’attaque à Yôkô, une nouvelle situation de crise débute…
Avec ce 20e volume, Masanori Morita lance un nouveau grand arc. Pas de petites histoires indépendantes centrées sur les différents personnages de la série, mais le début d’une rixe d’ampleur qui prend ses origines à Osaka, et dont l’originalité est de se scinder en deux actes, le second prenant place à Tokyo et n’étant pas achevé en fin d’ouvrage.
Revenir sur les terres natales de Maeda a du sens pour proposer une évolution agréable du personnage de Yôkô, son petit frère, tout en introduisant un récit en deux parties, signe de différents rebondissements qui donnent du piment à cet arc et lui permettent de sortir de la routine à laquelle nous a habitués Rokudenashi Blues, aussi qualitative soit-elle. C’est pourtant la première grande partie qui se révèle assez classique dans sa forme, notamment dans sa manière d’entretenir une forme de suspense sur l’arrivée ou non de Taison comme sauveur providentiel, avant de gagner davantage d’intérêt lors de l’épisode tokyoïte. Les retournements de situation se font plus nombreux, les personnages impliqués dans l’action aussi, et tout le propos de l’arc prend du sens grâce à quelques développements qui amènent une optique nouvelle dans la série : les cercles yakuzas.
Dès lors, Kawashima n’est pas un ennemi parmi d’autres, mais cristallise la thématique fraternelle charnière de l’arc avec une petite dose de psychologie. Le personnage a connu un drame passé qui chamboule totalement ses rapports à la famille et à l’amitié, en parfaite opposition avec les Maeda qui entretiennent une relation plus « pure », mais pourtant en rapport avec leurs tempéraments de caïds très virils, mais néanmoins humains. Tout ce fond s’apprécie sur les dernières pages de l’ouvrage, et donne à l’arc entier une résonnante particulière avec quelques débuts qui pouvaient se montrer sans surprise. Pour les mêmes raisons, on attendra avec hâte le 21e opus qui devrait nous donner le fin mot de cette histoire.
À noter qu’au terme de cette lecture, il ne reste que cinq tomes avant la conclusion de Rokudenashi Blues. Cinq opus qu’il conviendra d’apprécier, car les adieux avec le récit et ses personnages hauts en couleur seront rudes.