Elven Bride - Rebridal : Critiques

Elf no Yomeiri

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Août 2025

Chronique 2 :


En 2019, les éditions Hot Manga nous régalaient de l’ouvrage Elven Bride. Dessiné par Okito Endô, ce beau one-shot publié en format deluxe jouait superbement sur un érotisme explicite teinté de romance et de fantasy, le tout magnifié par le trait de son auteur aussi précis qu’il fourmille de détails et s’ancre dans des planches bien garnies. Des années plus tard, la maison française spécialisée dans le hentai ouvre sa propre collection de doujinshis. Et puisque le mangaka fut le précurseur des quelques versions deluxe de la maison, faire de ses récits indépendants les fers de lance de ce nouveau label était une idée cohérente.

Reprenant les codes et l’univers d’Elven Bride, ReBridal est un récit d’une quarantaine de pages qui narre les premiers échanges charnels d’un jeune couple. D’un côté, Teruya, un humain tout à fait ordinaire. De l’autre, Elfriede, une elfe veuve âgée de plus de 300 ans qui a déjà donné naissance à une fille : Griselda. Cette dernière est d’ailleurs frustrée de voir sa mère, nouvelle mariée, s’adonner à des passe-temps de petite vieille. Pire encore : elle soupçonne le nouveau couple de ne jamais avoir consommé leur mariage ! Tandis qu’elle va donner un petit coup de pouce aux tourtereaux, ce sont les coutumes des elfes qui vont s’imposer à Teruya. En effet, le rite impose que mère et fille partagent la semence du même homme…

Publiée en 2022 au sein de son cercle d’auteurs, 70 Nenshiki Yûkyû Kikan, cette histoire courte nous permet de retrouver le style si riche de l’auteur que nous découvrons cette fois sous son autre nom de plume : Ohagi San. Graphiquement, le style garde son identité forte via des personnages on ne peut plus expressifs dans leurs émois intimes, des designs mignons, mais qui conservent le caractère adulte des protagonistes, des corps aux attributs tantôt exagérés tantôt déformés, le tout dans un sens du détail qui concerne aussi bien les compositions de planche que les ébats aux plans assez inventifs et détaillés, donnant aux scènes torrides des élans aussi élégants qu’émoustillants. La combinaison fonctionne toujours parfaitement avec ces jeunes femmes elfes, assurant le caractère fantaisiste de ces récits toutefois ancrés dans une réalité contemporaine et dans un cadre de tranche de vie.

Il n’en faut pas tellement plus pour nous satisfaire : les retrouvailles avec l’arc de Ohagi-san couplés à ce récit qui joue sur les fantasmes de la fantasy et des duos familiaux fonctionnent rudement bien. On apprécie aussi avoir affaire à des personnages qui se montrent attachants pour le peu qu’on voit d’eux, que ce soit Teruya et son rapport au corps de son épouse, Elfriede qui dévoile toute sa libido au fil des pages, et Griselda qui va se retrouver impliquée bien plus qu’elle ne le pensait initialement. En somme, un bon combo pour un format court !

Le prix, de 9.95€, pourrait faire tiquer pour un récit aussi succinct. Heureusement, Hot Manga fait du doujinshi un bel objet grâce à un grand format, une couverture mate d’un bel effet et un papier épais qui ne laisse qu’une très légère transparence qui ne fait pas vraiment mouche au premier coup d’œil. On apprécie donc le soin apporté à cette collection, notamment car les dimensions collent à celle des nouveaux ouvrages deluxe (tels que PSC Undercover Agent Reiko ou, justement, de Necrophilis Omnibus, toujours de Ohagi San) pour une bonne harmonie dans les collections.



Chronique 1 :


Très actives en cette année 2025 pour le plus grand bonheur des fans de hentai, les éditions Hot Manga lancent cet été leur collection doujinshi, vouée à accueillir, comme son nom l'indique, des mangas X généralement assez courts et conçus par divers auteurs à titre amateur, le tout en très grand format. Et parmi les mangakas inaugurant cette collection, on retrouve Ohagi San, artiste qui avait su charmer un petit paquet de monde en 2019 avec Elven Bride, titre qui fut à l'époque le tout premier à être proposé en version deluxe par Hot Manga.

Avec Elven Bride ReBridal, un doujinshi qu'il a conçu en 2022 sous le titre original "Elf no Yomeiri Re-Bridal", le mangaka nous propose de replonger brièvement dans l'univers d'Elven Bride à travers un spin-off indépendant dans lequel on suit Teruya, un jeune homme humain qui vient tout juste d'épouser Elfriede, une belle elfe veuve déjà mère d'un enfant. En emménageant avec sa femme et sa belle-fille Griselda, notre héros va découvrir, de la plus chaude des manières, une étonnante tradition elfique: dans ce genre de remariage, et parce que les elfes doivent saisir toute occasion de se reproduire pour perpétuer leur espèce qui se raréfie, il est de coutume que mère et fille partagent les même compagnon, qui se doit de les féconder...

C'est forcément avec une pointe de transgression (puisque mère et fille en arrivent à s'ébattre ardemment ensemble) mais avec beaucoup de douceur et de complicité que l'auteur nous propose de replonger auprès de ses charmantes créatures elfiques, les elfes restant décidément toujours un important fantasme en matière de fantasy. Et si la lecture défile évidemment vite, le fait est qu'Ohagi San n'a rien perdu de sa capacité à proposer des décors riches et immersifs et, surtout, des corps féminins sensuels et sexy à souhait car portés par des traits fins, des courbes délicatement accentuées et des expressions faciales assez profondes... sans oublier les longues oreilles pointues caractéristiques elfes, qui seront évidemment un peu mises à contribution.

Surtout, l'artiste sait correctement jouer sur la complémentarité de ses deux héroïnes, qui sont bien différentes: quand la mère a un physique plus fin, de longs cheveux bruns et une personnalité douce, la fille, elle, se veut au contraire plus entreprenante et fougueuse, plus généreuse en formes et dotée d'une jolie coiffure claire.

Tout est, en somme, réuni pour passer un bon moment en compagnie de cette famille recomposée qui apprend à se découvrir avec amour. Et même s'il faudra accepter de débourser 9,95€ pour un ouvrage somme toute très court (environ 40 pages dans le cas présent, en comptant les quelques pages bonus proposant des croquis et un petit mot de l'auteur), il faut avouer que l'édition française est à la hauteur avec le très grand format typique des doujinshis, la très honnête qualité de papier et d'impression, le lettrage soigné d'Alexia Dupont, la traduction claire de Romatik, et le sous-titrage propre des onomatopées.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
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